Urbanisme végétal

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Grande plante ligneuse, créature du temps, ses fondations pesantes et noueuses disparaissent dans les profondeurs de la terre.

Immobile et brutale, forte comme un pachyderme dont elle imite  la peau, elle se ramifie presque à l’infini d’artères en venelles jusqu’à atteindre la délicatesse d’une fleur.

Sur son écorce, elle accumule les recoins, elle est sinueuse anguleuse et cassante, mais surtout elle accueille les rampants, les bondissants, les bourdonnants, les voltigeurs, les sautillants, les grimpeurs qui adaptent leur logement en fonction de leurs besoins ergonomiques à géométrie variable.

Voilà qui fait rêver Urbain et réveille le singe arboricole qui sommeille en lui.

 

Semaine 20

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                                              Caractère arboricole

« Nous n’avons pour les arbres que du mépris. L’arbre est un bouseux qui ne connait pas la mode, un cul-terreux jamais sexy, toujours trop vieux… »

À cet instant je prends une grande claque dans gueule, un moment de flottement puis je prends conscience que l’arbre m’attaque. Le temps de me ressaisir j’en prends une autre sur la joue gauche, comme Jésus. Là je m’énerve et lui balance un grand coup de pied dans les fruits. Ceux-ci explosent et ça lui fait mal. Je vois qu’il accuse le coup, je le défie du regard et il ne bouge plus.

Alors je lui demande de m’excuser pour ce que j’ai dit. Il me répond que ce n’est pas tant ce que j’ai dit mais la façon dont je l’ai dit.

C’est alors que je réalise que comme on l’a proclamé pour Dieu, l’arbre possède en lui une grande part féminine et que ça change tout.

extrait du journal d’Andrew Johnson: dialogue avec un arbre.